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L'aviation au féminin en secteur rural
Aéroclub de
COUHE – LFDV
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En faveur des jeunes
filles :
Dans le sud Poitou, où en cette
période printanière, les champs de colza et de lupin donnent à voir de
magnifiques paysages, l’aéroclub de Couhé (LFDV), mise surtout sur
les jeunes pour féminiser l’activité de
pilotage.
Le projet « Publics particuliers » qui s’adresse aux collégiennes
et collégiens, aux personnes handicapées, aux enfants malades et qui a obtenu le prix de la
fondation SNCF, permet aux jeunes filles de pratiquer des vols
d’initiation. Quelques unes suivent la formation du BIA, les autres ont
tout simplement suivi une sensibilisation aux principes élémentaires du
pilotage avant d’accéder aux commandes.
Autour du formateur BIA et des
instructeurs, ces vols d’initiation sont
proposés depuis 5 ans aux élèves de 3ème des 4 collèges du Sud Vienne. Ce sont 45 à 50 élèves qui y ont accès chaque année à raison de 30 minutes
en tant que passager et 30 minutes aux commandes.
Ces vols sont financés par le CNDS avec l’aide de la fondation SNCF.
La FFA, quant à elle, participe
au financement des vols des 4 ou 5 titulaires du BIA.
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Voici quelques témoignages
recueillis juste après le vol :
PAULINE :
C’est super. Pendant le décollage, je me suis dit « ça y est j’y
suis ! ». On a l’impression
quand on vire que si on fait une chose de travers, et bien on tombe, mais
finalement l’avion est maniable et on garde facilement le contrôle. Les
courants ascendants surprennent. On n’arrive pas bien à se repérer parce qu’il
faut regarder un peu partout à la fois. J’ai reconnu Couhé, le collège, la
prison de Vivonne ....
Pour le décrochage, on ne s’y attend pas. En fait on monte, puis d’un
seul coup l’avion se met à piquer, on remet des gaz et on pousse légèrement sur
le manche, l’avion se redresse.
C’est assez facile l’atterrissage, on se met bien droit face à la piste
et on ralentit l’avion puis on descend petit à petit. Pour le contact au sol,
ça doit se faire délicatement.
CLEMENCE :
C’était une belle expérience même si j’ai eu peur. La sensation du
décollage, c’était fort, c’est comme si on devenait un oiseau. Même quand on
vire on ne le sent pas vraiment car on est tellement pris par le pilotage, du
coup on n’a pas la sensation de trop pencher. On est un peu dans une « bulle
de paradis ».
On n’a pas le vertige, on ne s’en préoccupe pas. On voit bien les
paysages et on est comme un oiseau. Par la suite, ça m’intéressera peut-être
d’apprendre à piloter.
BERENGERE :
Je suis d’abord montée à l’arrière. J’ai pris des vidéos, j’ai survolé
la maison de celui qui pilotait (à Saint Mâcoux). Les sensations n’étaient pas
les mêmes qu’à l’avant. On a fait du décrochage, c’était super bien.
Au pilotage, c’est juste magnifique parce qu’on voit mieux qu’à
l’arrière, on se repère par rapport à l’horizon, on a volé au dessus des
nuages, on aurait dit que c’était du coton. Le moins facile, ça a été de gérer
les commandes tout en visualisant la trajectoire. Le plus facile, c’était la
manette des gaz, ainsi que les palonniers.
J’aimerais bien être coiffeuse, j’espère quand même piloter à nouveau.
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Formation « Pinch Hitter » pour conjointes :
Depuis
quelques mois, 4 épouses de pilotes de l’aéroclub s’entraînent pour acquérir
les compétences élémentaires au pilotage afin de pouvoir assister leur conjoint
en cas d’urgence.
Au bout de 5
séances de théorie, et de 5 heures de vol, elles sont capables d’utiliser la
radio, de demander l’assistance d’un radar et d’atterrir convenablement.
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Article de Catherine HUGAULT